31 mars 2016 – Journée de Pays – Le Penthièvre


Détails de l'événement


 

( Déléguée : Élisabeth Delafargue)

Journée du 31 mars 2016

Sous la conduite de Mme Jaouen, de l’Office de tourisme, la matinée a été consacrée à la visite du port du Légué, et l’après midi au vieux quartier de Saint-Brieuc, avec les commentaires détaillés de M. Gilbert Guyon et de M. René Rault qui a ouvert pour nous les portes de sa maison au 13 rue Fardel, une des plus anciennes de Saint-Brieuc.

LE PORT DU LÉGUÉ

Le port du Légué, où se jettent le Goüet et le Gouédic, n’est pas le port primitif de Saint-Brieuc. Selon la tradition orale, c’est le port du Valais qui était le port de la ville.
La première mention du havre du Légué est datée de 1423, dans une lettre de change de Jean V, duc de Bretagne, donnée à son épouse Jeanne de France, pour le négoce et la pêche à Terre Neuve.
Il devient, de par sa situation géographique, le point de départ et d’arrivée des bateaux marchands qui approvisionnaient la région.

À la fin du XIX ͤ siècle et au début du XX ͤ, les travaux d’aménagement du port vont s’accélérer. Des armateurs et des négociants vont favoriser le développement industriel et commercial du Légué : nouvelles lignes de chemin de fer et nouvelle ligne de transport maritime en direction des îles Anglo-Normandes, notamment pour le commerce de la pomme de terre.

Le port du Légué devient à la fois un port de pêche côtière et un port de commerce, commerce des céréales, de la toile, et des meules de moulin. Il est considéré comme un port refuge.
Il connaît son apogée au milieu du XX ͤ siècle.
Les graves crises économiques ont perturbé le trafic du port et on note une chute du trafic portuaire à partir de l’année 1985. Aussi, plusieurs projets d’extension du port du Légué ont été étudiés par la Chambre de Commerce, dont la réalisation en cours d’une grande digue à l’est et du troisième quai (84 mètres de long). Le port du Légué est aujourd’hui le port principal des Côtes-d’Armor et le cinquième port breton (trafic pour les bateaux de charge de 3 000 à 5 000 tonnes).
Il est devenu aussi un port de plaisance et un site départemental de réparation navale, en particulier pour les navires de pêche de fort tonnage (350 tonnes).
Notre visite du port du Légué se termine par l’évocation des prochains aménagements : la construction d’un quatrième quai et d’un grand terre-plein. Les travaux auront lieu en 2017 pour une mise en service en 2018. Ensuite le terre-plein de plus de 7 ha sera aménagé et comblé entre 2019 et 2024, pour un budget prévu de 10 millions d’euros.
Ce quatrième quai permettra d’accueillir des navires au tirant d’eau plus important ; ainsi le Légué pourra amarrer trois bateaux en même temps.

VISITE DES VIEUX QUARTIERS DE SAINT-BRIEUC

A) La cathédrale

La cathédrale fut présentée en début d’après midi par Mme Jaouen qui en connaît tous les détails.
L’on peut se demander pourquoi la cathédrale fut construite à cet endroit où l’humidité a toujours posé des problèmes.

Cette humidité a entraîné des travaux de restauration importants qui ont débuté en 2009.
Ils ont concerné les parements intérieurs et extérieurs du cœur, du transept, et de la chapelle de l’Annonciation.

La rénovation électrique et l’éclairage ont suivi. Les travaux ont été réalisés sous la maîtrise de l’architecte en chef des monuments historiques. Et ils ont été pris en charge par l’État, propriétaire de l’édifice.

B) Le Pavillon de Bellescize

Monseigneur Régnault de Bellescize, nommé en 1775 au siège de Saint-Brieuc, fut surpris par la vétusté de l’ancien évêché et décida de reconstruire un nouvel édifice selon le plan ci-dessous.

Ce plan montre en traits gras le pavillon qui fut réalisé. Il est précédé de son escalier extérieur à double révolution.

La Révolution mit un terme à cet important chantier. Par le vote de la loi du 2 novembre 1789, les biens du clergé furent mis à la disposition de la Nation, avant d’être vendus en six lots.

Plus tard, Francisque Guyon (1838-1917), imprimeur éditeur et libraire à Saint-Brieuc, dont l’imprimerie jouxtait le Pavillon de Bellescize, en fit l’acquisition vers 1870.

La demeure est restée à ses descendants pendant presque un siècle, puisqu’elle a été vendue à la ville de Saint-Brieuc en 1966. La municipalité voulait y installer le musée, mais ce sont les services sociaux de la mairie qui occupent à l’heure actuelle le bâtiment.

C) L’actuelle place du général de Gaulle

Sous l’Ancien Régime, elle se nommait « place du pilori ».
 1° : l’Hôtel de Ville
À partir de 1609 la communauté de ville a fait l’acquisition d’une
« maison commune » et a siégé dans le manoir de la Grange. Ce sera le premier hôtel de ville de Saint-Brieuc, acheté pour 7 800 livres, appartenant à la famille Damar. C’est un hôtel particulier composé des deux corps de logis.

Sous la Révolution, les conseillers municipaux ont pris la suite de la communauté de ville, dans les mêmes locaux, devenus l’Hôtel de Ville.
En 1805, un incendie entraîne la cession de la « maison commune » au Département.
La ville fait l’acquisition de l’hôtel de Trégomar. Et l’Hôtel de Ville y est transféré.

2 ° : La maison Prud’homme

L’immeuble, dont la façade en pierres de taille occupe le côté sud de l’actuelle place du Général de Gaulle, fut édifié par Louis Jean Prud’homme, à partir de 1799. Il a remplacé l’ancienne maison des Porches acquise en 1783, pour y transférer son imprimerie, sa librairie et son logement.

3° : l’hôtel du Parc

Toujours sur la place du Général de Gaulle, apparaît l’hôtel du Parc, appelé aussi Quicangrogne, de cinq travées sur trois niveaux.

Sous l’Ancien Régime, cet hôtel a appartenu aux Boisboissel, puis, par transmissions successives, aux Beauvoir qui ont émigré. Les biens furent saisis et vendus comme bien national. L’acquéreur fut Jean Poulain de Corbion, le dernier maire de Saint-Brieuc sous l’Ancien Régime.

C’est dans l’entrée de la propriété qu’il fut tué, dans l’ombre et sans témoins, le 5 brumaire an VIII (27 octobre 1799).

L’hôtel du Parc et ses quatre hectares et demi furent vendus par les héritiers de Poulain Corbion au Département.
Le préfet d’alors, Paul de Bagneux, devant loger l’évêque, fit donc un partage, laissant à celui-ci l’hôtel du Parc et une portion limitée de terrain. La majeure partie fut conservée par la préfecture qui ne disposait jusque-là que d’un modeste jardin. C’est Paul de Bagneux qui a fait tracer ensuite le parc de la préfecture.

L’hôtel du Parc est resté l’évêché de 1825 à 1905.

D) L’ancienne hostellerie des ducs de Bretagne
La dernière étape eut lieu chez M. René Rault, dans sa demeure familiale, qui avait été, entre le XVI ͤ et le XIX ͤ siècles, une hostellerie dont l’enseigne portait : « hostel des ducs de Bretagne », puis ensuite « hostel du chapeau rouge ».
Sur la façade est gravée l’inscription suivante: « ce présent bastiment fut commencé par Yvon Coullon le 7 mars 1572. »

La demeure fut classée « monument historique » en 1889, parmi les premiers classements de Prosper Mérimée. La plaque
« MH » figure à droite de la façade.
Plusieurs têtes couronnées sont descendues dans cet « hostel », dont Marie Stuart, Jacques II, les Grands Ducs de Russie et Joseph II, empereur d’Autriche.

Notre visite s’achève par la collection de gravures anciennes exposées dans la salle du rez-de-chaussée.

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